Les noces de Barbe bleue de Pierre Péju

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Les noces de Barbe bleue de Pierre Péju
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Bande-annonce

Il paraît que les contes sont éternels ? 
Barbe bleue est parmi nous… Pierre Péju l’a retrouvé, caché dans un chalet de montagne. Cette histoire malicieuse qui fait écho au célèbre conte de Charles Perrault. 

Pour une lecture du conte original, c’est ici :
Raconte-moi les contes : La barbe bleue


Citations


Innombrables Barbe-bleue…

Il existe de nombreuses versions d’un même conte. C’est le propre de la littérature orale que d’être modifiée et transformée au fil du temps.

Aujourd’hui règne plutôt l’écrit… Le personnage de Barbe bleue ne cesse d’inspirer de nouvelles versions. Un poème, des chansons, un opéra…
J’ai fait une petite cueillette qui pourrait vous amuser – ou vous étonner- autant que moi  :

Un poème de Ronsard :

Dans un sonnet intitulé « Ces liens d’or, cette bouche vermeille », Pierre de Ronsard écrit au 16ème siècle des vers qui pourraient à s’y méprendre être écrits par le personnage de Barbe Bleue inventé par Pierre Péju.

Ces mains, ce col, ce front, et cette oreille,
Et de ce sein les boutons verdelets,
Et de ces yeux les astres jumelets,
Qui font trembler les âmes de merveille

Une description et une émotion comparables à celles du héros de notre histoire. Peut-être une inspiration pour Pierre Péju ?

Une chanson humoristique de Thomas Fersen :

Extrait :
La barbe bleue mon canard, 
Qu’est-ce qu’il y a dans ton placard? 
ça sent bizarre

 
Dans mon placard, canard, 
Est ce que je sais, y a des balais 
Y a des sots, des balayettes, 
Des brosses et puis des nenettes 
Des plumeaux, des peaux de chamois 
Est-ce que je sais moi 


Je peux voir dis? 
Surtout pas, c’est interdit

« La Barbe bleue », 2018 

Une bande originale de film, composée par Ennio Morricone :

Un film réalisé en 1972 par Edward Dmytryk et Lucianoi Sacripanti, avec Richard Burton et Joey Heatherton. 

Une chanson de Maxime Le Forestier  :

Extrait :
Elle m’a dit passe me voir,
je suis la septième femme de Barbe bleue
Ma petite sœur est à Sainte-Anne,
j’ai peur du noir, je suis toute seule
Ils ont mis mon mec à Fresnes,
la tapisserie, la laine, ça me fait plus rire

Les journées passaient plus vite
quand j’avais peur de le voir venir 
Avec son cuir, avec ses clous, ses fouets, ses chaînes 
Et puis ces prénoms de femmes tatoués partout 
Il disait la prochaine, c’est toi, Loulou 

Un opéra de Bartók… et des interprétations variées :

Béla Bartók écrit en 1918 un opéra intitulé « Le Château de Barbe-Bleue ».
Béla Balázs en écrit le livret. Il réinvente le personnage de Barbe Bleue, amoureux et vulnérable, à la merci de Judith qui ouvre une après l’autre les portes de son intimité. 

La première porte révèle une chambre de torture, tachée de sang. Horrifiée, puis intriguée, Judith continue. Derrière la deuxième porte se trouve un entrepôt d’armes, et derrière la troisième une réserve de richesses.
Derrière la quatrième porte se trouve un jardin secret d’une grande beauté; et derrière la cinquième, une fenêtre sur un vaste royaume. Mais… des nuages rouges planent sur le royaume, Il pleut du sang, tout est couvert de sang ! Barbe Bleue la supplie d’arrêter.
Mais Judith le convainc de lui donner la sixième clef. Derrière la porte, un lac de larmes. Judith l’accuse d’avoir assassiné ses autres épouses. Il cède : il lui donne la septième et dernière clef  :
Elle ouvre, et là, avancent dans un halo de lumière ses trois anciennes épouses. Vivantes, parées comme des reines, une couronne sur la tête, couvertes de bijoux. Barbe Bleue se prosterne devant elles, et il commence à couvrir Judith d’or et de parures… Il la couvre de trésors précieux jusqu’à ce qu’elle ploie sous le poids des richesses. La scène se termine ainsi, dans la tristesse et l’obscurité.

En 2015, au Metropolitan Opera de New York, Judith incarne celle qui encourage Barbe Bleue à affronter ses peurs et qui ose faire face aux zones d’ombre de son passé. 

En 2020 à Munich, Judith est carrément détective policière, experte en infiltration. Elle ne succombera pas à son audace mais parviendra au contraire à libérer les 3 prisonnières. 


Musiques qui accompagnent notre podcast

Bluebeard de Ennio Morricone
Vivaldi revisité par Max Richter
Pretty little thing de Fink
Chanson chuchotée de Elise Caron
What’s he building ? de Tom Waits
Le silence des agneaux de Howard Shore, bande originale du film (1991)
Aoki Hakushaku no Shiro de Sound Horizon
Le château de Barbe Bleue de Béla Bartók
2ème prélude de Jean Sébastien Bach
La Loba de La Chica

Le générique est extrait du titre L’instant magique d’Alex Pardossi
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