
Bande-annonce
Nous sommes en Sardaigne, sur une plage de galets. La mer est d’huile, la chaleur écrasante. Une jeune-femme est là, face à l’horizon. On dit qu’elle est folle.
Citations
Chapitre 1 de Mal de pierres par Milena Agus :
« Grand-mère connut le Rescapé à l’automne 1950. C’était la première fois qu’elle quittait Cagliari pour aller sur le Continent. Elle approchait des quarante ans sans enfants, car son malis de is perdas, mal de pierres, avait interrompu toutes ses grossesses. On l’avait donc envoyée en cure thermale, dans son manteau droit et ses bottines à lacets, munie de la valise avec laquelle son mari, fuyant les bombardements, était arrivé dans leur village. »
Cinéma
La Verne, images de Marie
Impressions de lecture
On ne connaît pas le nom de la narratrice… Du reste, on ne connaît pas le nom des personnages principaux. C’est une prouesse pour un auteur, que faire un récit sans jamais désigner les personnages par leur prénom. Une prouesse, et surtout un parti-pris, j’en suis sûre : en ce monde où l’on les sentiments sont enfouis, c’est une façon d’aborder les personnages par ce qu’ils vivent, et pas forcément par ce que l’on peut trouver sur leurs papiers d’identité.
C’est une femme insulaire que cette héroïne. Une femme comme une île, comme cette terre de Sardaigne d’où elle vient. Il y a quelque chose de l’autiste en elle, quelque chose d’enfantin, d’irrémédiablement innocent. Une certaine Madame Bovary qui sommeille. Plus prisonnière encore, parce qu’avec ses lignes d’écriture, elle trace les barreaux de son propre piège. Plus enfouie au virtuel aussi, parce que non contente de rêver, elle écrit ce qu’elle rêve.