Mal de pierres, de Milena Agus

Voyages Littéraires
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Mal de pierres, de Milena Agus
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Bande-annonce

Nous sommes en Sardaigne, sur une plage de galets. La mer est d’huile, la chaleur écrasante. Une jeune-femme est là, face à l’horizon. On dit qu’elle est folle.


Citations


Qui est Milena Agus ?

Si je n’avais que trois mots pour définir Milena Agus :

Le premier serait « Sadaigne », car cette île dont elle est originaire est la source de son inspiration.

Le second découle du premier (c’est le cas de le dire !), ce serait « île », à cause de la présence constante de la mer en toile de fond, mais surtout à cause de la sensation qu’éprouvent tous ses personnages d’être à l’étroit, condamnés dans une sorte de prison intérieure.

Enfin, le dernier mot serait « famille », parce que ses histoires explorent en définitive les désastres des non-dits et des liens familiaux malades, les souffrances, les révoltes plus ou moins étouffées, et puis la résignation qui se traduit souvent par la reproduction du modèle tant haï.


Chapitre 1  de Mal de pierres par Milena Agus : 

« Grand-mère connut le Rescapé à l’automne 1950. C’était la première fois qu’elle quittait Cagliari pour aller sur le Continent. Elle approchait des quarante ans sans enfants, car son malis de is perdas, mal de pierres, avait interrompu toutes ses grossesses. On l’avait donc envoyée en cure thermale, dans son manteau droit et ses bottines à lacets, munie de la valise avec laquelle son mari, fuyant les bombardements, était arrivé dans leur village. »


Cinéma 

Affiche du film Mal de pierres
Adaptation au cinéma par Nicole Garcia en 2016 
Youtube
Bande -annonce du film

La Verne, images de Marie


Emission de La grande librairie

Une émission de La grande librairie « Folie et créativité » : invités Sarah Chiche et Raphaël Gaillard.

La figure du démiurge, le « mauvais-dieu » qui a créé cette terre dans laquelle on est tous dans des états variables de malheur, serait-il fou lui-même ? Le premier fou, est-ce dieu ?
Par rapport à quoi estime-t-on la folie ? Que serait la « non folie » ?
Est-ce une question d’adaptation ?
Et nous, lecteurs, qui sommes-nous plus ou moins bien « adaptés », pourquoi allons vers des artistes qui sont plus « fous » que nous ?

« Être fou, c’est bien davantage que perdre la tête, c’est le risque de se perdre. »

Raphaël Gaillard, Un coup de hache dans la tête, éd. Grasset

« La folie, c’est le moment où vous perdez pied avec le réel et où les bords du monde fondent. »

Sarah Chiche, Saturne, éd. Points

Impressions de lecture

On ne connaît pas le nom de la narratrice… Du reste, on ne connaît pas le nom des personnages principaux. C’est une prouesse pour un auteur, que faire un récit sans jamais désigner les personnages par leur prénom. Une prouesse, et surtout un parti-pris, j’en suis sûre : en ce monde où l’on les sentiments sont enfouis, c’est une façon d’aborder les personnages par ce qu’ils vivent, et pas forcément par ce que l’on peut trouver sur leurs papiers d’identité.

C’est une femme insulaire que cette héroïne. Une femme comme une île, comme cette terre de Sardaigne d’où elle vient. Il y a quelque chose de l’autiste en elle, quelque chose d’enfantin, d’irrémédiablement innocent. Une certaine Madame Bovary qui sommeille. Plus prisonnière encore, parce qu’avec ses lignes d’écriture, elle trace les barreaux de son propre piège. Plus enfouie au virtuel aussi, parce que non contente de rêver, elle écrit ce qu’elle rêve.


Podcast en italien (version courte)

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Musiques qui accompagnent notre podcast

Madness, Muse
Air traditionnel de Sardaigne
Nocturne de Chopin
Crazy de Gnarls Barkley

Le générique est extrait du titre L’instant magique d’Alex Pardossi