Rouge cendre de Julie Manarra

Voyages Littéraires
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Rouge cendre de Julie Manarra
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Bande-annonce

C’est un roman classé noir, un roman à suspense, un roman d’aventure, un roman d’amour aussi, peut-être un peu… Et ce n’est rien de tout cela en vérité. En apparence, Julie Manarra nous raconte l’histoire d’une journaliste, mais au-delà, elle nous révèle l’état du monde.


Citations


« Des visages qui défilent »

« Des visages qui défilent, milliers de faces qui s’affichent à l’écran de ton computer. Silhouettes uniformisées, sourires et mines bien taillées» 
Ce sont les premiers mots de la chanson d’Alex Pardossi que nous entendons lors du générique de nos podcasts.

L’héroïne du roman résiste ! Elle continue d’écrire des lettres, elle évite les écrans. 

(…) La réalité, on l’a réduite à 10 centimètres sur 7. Il y a 360 degrés de réalité que l’on ne voit plus que sur cette fenêtre de pixels.

Extrait de Rouge cendre, p. 73 

L’artifice des images de notre monde parallèle interroge. Le pire et le meilleur ? 


La conscience, la mémoire et l’oubli

Il y avait eu cette sorte de foi -infondée- que la conscience, le savoir, étaient constants. Tous les grands penseurs croyaient cela. Là était l’erreur. Le cerveau est un organe. Il a son propre système de régulation. L’oubli est sa fonction vitale. Et plus la conscience croît, plus la nécessité d’oublier augmente. 

Extrait de Rouge cendre, p. 130

Je me suis souvent demandée comment l’homme allait évoluer avec cette nouvelle donnée qu’est l’accès immédiat et constant à l’information qui lui est proposé grâce à l’internet. Le fait de ne plus avoir à faire d’effort de recherche pour trouver une information, le fait d’accumuler la connaissance sans nul besoin d’exercer sa mémoire … Quelles nouvelles fonctions développe notre cerveau ? Notre connaissance de plus en plus étoffée devrait augmenter notre conscience de l’état du monde, n’est-ce pas ? Est-ce le cas ? Comment réagit notre conscience face au matraquage d’informations -vraies ou fausses- que proposent les media ? Que fait l’homme de cette évolution ?

Christian Boltanski, Reliquaire, 1990

Le cimetière… euh, pardon ! Le jardin du père Lachaise

Il n’y a presque pas de chat au Père-Lachaise. Une légende veut que ce soit parce qu’à la tombée de la nuit, quand le cimetière ferme, les gardiens y lâchent des chiens. Sans quoi toute une population interlope -adolescents gothiques, êtres poétiques et rôdeurs malsains- y prospèreraient. Il n’y a pas non plus de feux follets. Pas même sur la tombe d’un spirite comme Allan Kardec, qui demeure mystérieusement fleurie comme au premier jour. Il y a des noisettes qui tombent par poignées en automne. Il y a des oiseaux. Des corneilles surtout. Elles rompent le silence de leur cri et surveillent les alentours avec une vigilance de propriétaire. Elles occupent ces grands arbres noirs dont les racines puissantes fendent la dalle de certaines tombes. La force du temps. Innombrables sont les corps qui pourrissent sous la terre molle de ces champs élyséens. Caveaux, chapelles, statues. Chouettes, pleureuses, sabliers. Siècle après siècle, les allées se gonflent de sépultures nouvelles. L’oubli y est un roi sans trône, sans reine, sans palais avec pour seul royaume cette colline recouverte de tombes à perte de vue. Les touristes s’y promènent, le plus souvent en couple. Ceux qui vivent à côté disent que c’est comme un jardin. Rarement la mort, en tant que telle, ne leur traverse l’esprit.

Extrait de Rouge cendre, p. 288
Anselm Kiefer, Am Anfgang, 2008

« Paris, c’est une idée »

Paris, c’était une ville imaginaire : on la voyait grande, elle était toute petite. On la voyait noble et lumineuse : elle était arrogante et stérile. C’était la force de l’histoire, la force des clichés, qui faisait voir Paris belle.

Extrait de Rouge cendre, p. 40-41 (une citation plus complète est lue dans le podcast)

Léo Ferré : Paris c’est une idée, titre de l’album Amour Anarchie vol. 2, 1970 

Extrait :
Paris, c’est quoi? Paris, c’est qui? 
Dans ces rues qui mouillent de pluie 
Les flics se foutent peut-être du tiers 
Quant au quart, ça n’est bon que l’hiver 
C’est un tapin tout en voilure 
Qui fait du charme aux devantures 
C’est une idée 


Musiques qui accompagne le podcast

the Hole de Glen Phillips
Killing in the Name de Rage Against The Machine
En thérapie par Yuksek, bande originale de la série réalisée par Eric Toledano et Olivier Nakache
Paname de Léo Ferré (1969)
Brother in Arms de Dire Straits
You want it Darker de Leonard Cohen

Le générique est extrait du titre L’instant magique d’Alex Pardossi


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