Châteaux de la colère d’Alessandro Baricco

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Châteaux de la colère d’Alessandro Baricco
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Bande-annonce

Que diriez-vous d’un roman qui remonte le temps où la science rejoint les rêves les plus fous :  

Alessandro Baricco nous projette dans le monde mi-réaliste / mi-féérique des années 1900. Son roman Châteaux de la colère explore ce nouveau monde fait de prouesses et de progrès, mais aussi de musique, de poésie et de secrets… 


Citations


Pourquoi ce titre : Châteaux de la colère ?

Ce premier roman d’Alessandro Baricco sort en 1991 en Italie, et dès qu’il est traduit en France, en 1995, il obtient le prix Médicis de la littérature étrangère. Quel rapport entre le titre et l’histoire ?  
L’une des pistes de réponse vient du titre original italien « Castelli di rabbia », contrepied de l’expression « Castelli di aria » qui correspond à l’expression française « des châteaux en Espagne ».

Voilà pourquoi la ribambelle des personnages farfelus que nous présente Alessandro Baricco ont tous en commun un désir profond, un rêve obsessionnel, une folie en acte. En un mot, ils construisent chacun leur « château en Espagne ».  

Un château symbolique qui tout naturellement se transforme en château de colère quand il part en fumée n’est-ce pas ?…  


Les expériences musicales de Pekisch

Voici l’une des nombreuses expériences du personnage que j’aime à appeler le « savant-fou de la musique ».

Dans la pièce la plus à gauche, au premier étage, Pekisch plaçait madame Paer chantant « Douces Eaux ». Dans la pièce la plus à droite, au premier étage, il plaçait madame Dodds chantant « Le temps des faucons n’est plus ». Toutes deux se tenaient debout, devant la fenêtre donnant sur la rue. Pekisch au milieu du couloir leur donnait le signal d’attaquer en frappant quatre coups sur le plancher. Au quatrième temps, en mesure, elles commençaient à chanter. Le public se tenait en bas, dans la rue. Une trentaine de personnes, chacune ayant apporté sa chaise.Madame Paer et madame Dodds, comme deux tableaux encadrés par la fenêtre, chantaient pendant huit minutes environ. 
Elles terminaient parfaitement ensemble, la première sur un sol, la seconde sur un la bémol.

Château de la colère – Alessandro Baricco

L’exposition universelle de Londres

En 1851 se tient à Londres l’exposition universelle à Hyde Park, à l’intérieur d’un somptueux bâtiment de verre et de fonte : le palais de cristal (crystal palace). L’architecte de cette prouesse technologique se nomme Joseph Paxton. 

Une fois l’événement passé, il fut entièrement démonté et construit, plus vaste encore, dans le sud de Londres où il devint un haut lieu de tourisme et de modernité. Une nuit de 1936, il partit entièrement en fumée dans un incendie. 

Dans son roman, Alessandro Baricco attribue cette construction à Hector Horeau, architecte français ayant participé au même concours à Londres, mais ayant été écarté. Ce pauvre Hector Horeau avait été écarté également du concours de construction des Halles de Paris, quelques années auparavant, au profit de Baltard qui construisit son pavillon.  

Peut-être pour réhabiliter cet architecte talentueux et malchanceux, Baricco donnera à Hector Horeau une postérité littéraire ! 

Hector Horeau est aussi le héros du roman de michel Ragon Un si bel espoir, édité chez Albin Michel en 1999.


Le spectacle inédit de la vitesse

Une véritable expérience sensorielle se joue dans le train :  
on est immobile, et c’est le paysage qui fuit comme un cheval au galop ; les perspectives sont inversées : le proche est flou, le lointain est net…  
Tout ce que l’on tient pour acquis est chamboulé. La découverte de la vitesse, c’est un vertige en vérité !


Musiques qui accompagnent notre podcast

Maple Leaf Rag de Scott Joplin, 1899
Stars and stripes for ever de John Philip Sousa, 1897
Rêverie de Claude Debussy, 1890

Le générique est extrait du titre L’instant magique d’Alex Pardossi 

Mixage, bruitages et images : Marie Michaux 
Conception et voix : Béatrice Pardossi Sarno