Sur la route de Jack Kérouac

Voyages Littéraires
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Sur la route de Jack Kérouac
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Bande-annonce

C’est un western étrange, une conquête de l’Ouest qui a lieu dans les années 50, dont le héros se déplace en stop ou en voiture volée.
Suivez-le pour un voyage littéraire à bord du livre-monument de la littérature Américaine.


Citations


Qui est Jack Kerouac ?

Jean-Louis Lebris de Kérouac est né en 1922 dans le Massachussetts.

Ses parents sont québécois : à la maison, on parle le patois canadien appelé le Joual. Ce n’est qu’à l’école que Kérouac apprendra la langue anglaise. Il aura beaucoup de mal à l’apprivoiser et ne deviendra bilingue qu’à l’âge de 15 ans.

Son père revendique ses origines bretonnes. « N’oublie jamais que tu es Breton ! » répète-t-il à Ti-Jean (surnom donné à Jack). En dehors de l’école, Kérouac lit les auteurs français. Ses livres de chevet sont de Balzac, Proust, Céline, Lautréamont, Apollinaire, et surtout Rimbaud (qui l’inspire particulièrement, notre podcast s’y attarde !). Lorsqu’il part à New York faire ses études, il écrit nombre de textes dont la plupart sont en Français ou en Joual. Ces ouvrages sont restés souvent cachés ou inédits.

Le journaliste Gabriel Anctil en témoigne : https://www.ledevoir.com/lire/155613/les-50-ans-d-on-the-road-kerouac-voulait-ecrire-en-francais


Un livre qui se déroule comme une route

L’enfance de Kérouac se passe dans l’imprimerie où travaille son père. Très tôt, son jouet préféré est la machine à écrire. On dit qu’il tapait si vite qu’il pouvait aller à la vitesse de sa pensée. Cela n’est pas innocent pour comprendre la forme que prend son manuscrit de Sur la route : un rouleau de papier long de plus de 36 mètres écrit à la machine. Kérouac prétend qu’il l’a écrit d’un seul jet, en trois semaines. Ses phrases se déversent sans souci de ponctuation, comme une longue improvisation, rythmée seulement par le besoin de reprendre son souffle. Un peu comme une musique de jazz.


Jack Kérouac et la musique

Kérouac se définit comme « Jazz poet ».
Lorsqu’il est étudiant, il fréquente les caves de Harlem où jouent Charlie Parker, Dizzy Gillepsie, et surtout Count Basie.
Dans l’Amérique de sa jeunesse, on écoute du swing. Mais Kérouac s’intéresse plutôt au bop.
Le bop est l’enfant rebelle du swing, une formation plus petite où l’on ne se refuse pas les ruptures de ton, les impros fantaisistes, parfois interminables, où l’on introduit la batterie, comme un souffle, une pulsation. La prose de Kérouac ressemble à cela. Il pousse sa phrase comme un souffle. Il est le « Jazz poet » de la contre-culture où les notes, les mots, proviendraient d’un surgissement.

Count Basie
Charlie Parker
Jack Kérouac 

Écoutez Jack Kérouac 


Que signifie Beat generation ?

Ce terme de Beat generation assimilée aux jeunes d’après la seconde guerre mondiale fait écho à celui de Génération perdue assimilée aux jeunes d’après la première guerre mondiale.
En argot américain, l’adjectif « beat » signifie fatigué, écrasé par la vie.

Interrogé par Steve Allen en 1959, Jack Kérouac définit ce terme par « pauvre mais joyeux » : libre, parce qu’il n’a plus rien à perdre.
Pour l’expliquer, Kérouac convoque évidemment le français : l’adjectif « béat » n’est pas anodin. Il évoque le sentiment de ne faire plus qu’un avec le monde, le rêve de se dissoudre pour mieux se fondre dans le tout.
Et puis le terme « beat » en anglais, c’est aussi, au sens propre le rythme, le tempo, comme un battement de cœur. Le jazz n’est pas si loin !


Impressions de lecture : qu’est-ce que la LIBERTÉ ?

Être libre, ce n’est pas faire ce que l’on veut comme ça nous chante : Kerouac en traversera des galères ! Rarement il fera ce qu’il veut en définitive. Pourtant, même au milieu de difficultés matérielles éprouvantes, Kerouac reste libre.

Il me semble que son périple fait la démonstration d’une autre définition de la liberté : vivre libre, c’est provoquer le hasard. Quand on part sur la route sans autre dessein que vivre pleinement, on ne sait pas où l’on va, ni ce que l’on deviendra.

Peut-être la route permet cela : ne pas savoir de quoi demain sera fait, prendre part simplement au grand mouvement naturel des choses. Là réside la liberté selon Kerouac, et finalement là se définit la vie.


Musiques qui accompagnent notre podcast

Nous avons pris le parti d’utiliser des musiques que la Beat Generation a inspirées et non pas celles qui ont inspiré Jack Kérouac :
Hurricanes de Bob Dylan
Home I’ll Never Be de Tom Waits
Aint We Got Fun de Jack Kerouac
Riders on the Storm de The Doors
Première arabesque de Debussy
Rise d’Eddy Vedder, bande originale du film Into the Wild de Sean Penn
Ode To The Big Sea de The Cinematic Orchestra
Medicine de The 1975
Knocking on heaven’s door de Bob Dylan
Hard Sun d’Eddy Vedder, bande originale du film Into the Wild de Sean Penn

Le générique est extrait du titre L’instant magique d’Alex Pardossi