Biographie
Pour présenter Jean-Noël László , le vocabulaire du cirque m’est venu en tête. Que ce soit dans ses tableaux, ses compositions, ses livres ou même ses meubles, on a l’impression de voir des lettres qui font de l’acrobatie, des lettres joueuses, qui jonglent, qui se cachent, sens dessus-dessous, des lettres en liberté. Des lettres affranchies même un peu « timbrées » …
Timbrées, le mot n’est pas anodin !
Jean-Noël László a une formation de graphiste, et très vite, quand il prend son envol en tant qu’artiste, il se passionne pour le mail art.
Le mail art est une forme d’art qui utilise le courrier postal comme support d’expression artistique : par les lettres et les enveloppes, les artistes envoient leurs œuvres de papier chez leurs correspondants, échangeant des messages de façon souvent imagée et ludique, chacun enrichissant chez ses destinataires la collection de sa propre production.
Est-ce un hasard si le même mot de « lettres » est utilisé pour l’alphabet, et pour les courriers de la Poste ?
Son travail sur les mots et les lettres (de l’alphabet) s’articule aujourd’hui autour d’une réflexion sur la « matière » du support qui les accueille, compose ou façonne. Il convoque ainsi volontiers des artistes et artisans d’horizons divers pour redéfinir avec eux ce qu’est un livre, ou simplement le sens d’un mot…
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Impressions d’atelier
« On s’assoit sur le lit tout blanc, et là, pendant qu’il déroule lentement son livre-bobine et lit les 9 mètres de phrases qui composent en une seule ligne « le fil de l’existence », j’entends entre ses mots le silence du lieu.
Extrait du podcast des Marges de la littérature, texte de Béatrice Pardossi-Sarno
C’est un silence qui ressemble à un accueil, un silence, un espace blanc, duquel on a extrait soigneusement, une à une, toutes les choses dont on a découvert qu’elles n’étaient pas indispensables. Un silence comme une avancée vers l’essentiel, au bout, tout au bout d’une exigence. Cela donne un dénuement choisi. Un vide habité, comblé. Une disponibilité. »
Quelques ouvrages mentionnés dans le podcast :
De point en point, Jean-Noël László avec Alain Jouffroy
« Comme il existe des mots-valise, j’ai fait des poèmes-valise »
« Les points morts sont des illusions de la pensée (nouveau proverbe) »
Extraits de De point en point
« La mort n’est pas un point final »
« Mon point d’attache est un point d’eau »
Les ? sont des crochets, Jean-Noël László avec Pierre Tilman
« à l’image de la réalité : bien souvent, des choses nous apparaissent, on ne sait pas à quoi elles correspondent et pourtant elles ont du sens. Et ça va même plus loin que ça : dans nos vies tout nous est donné, c’est même au bout de notre nez (tout nous est donNEZ) et on ne le voit pas »
Jean-Noël László, à propos des lettres en couleurs apparemment aléatoires.
Extrait de l’interview pour les Marges de la littérature
« Refusez-vous de passer pour un idiot ? »
Extraits de Les ? sont des crochets
« Que voyez-vous les yeux fermés ? »
« Êtes-vous pareil depuis la naissance ? »
« Faites-vous de l’ombre ? »
« Votre espèce est-elle menacée ? »
Une semaine de silence de Jean-Noël László, en collaboration avec 7 poètes
Le texte est écrit à l’encre blanche, sur des feuilles de papier calque.
Écoutez une page de ce livre.
Une lecture expérimentale signée Tout avec presque rien.
L’extrait du poème « Imprimerie nationale » écrit par Jérôme Peignot lu dans notre podcast est extrait de la préface au Catalogue d’exposition Lettres capitales , du 5 avril au 18 mai 2013 à la Maison de l’Artisanat et des Métiers d’Art de Marseille.
Pour célébrer ses 30 ans, la Maison de l’Artisanat et des Métiers d’Arts a demandé à Christine Fabre Bourgeois et à Jean-Noël László de créer un abécédaire composé de 26 livres renvoyant à chacune des 26 lettres de l’alphabet ; chaque livre sollicitant un artisan de spécialité différente et la contribution d’un poète venant du pourtour Méditerranéen.
Citations
« La poésie convoque la vie, la mort, la mémoire »
Marie-Claire Blancquart, poète
« L’ennui des mots, c’est qu’ils sont transparents, sauf à les colorier pour les rendre visibles. Alors, je voudrais vous proposer l’image d’un chat assis sur un oreiller, oreille dressées, pupilles dilatées, très alerté par des pinceaux coloriés. Cette image bourrée de sens ne peut venir que d’une Histoire secrète, intime et pourtant communicable. Demandez voir à László ou à son chat. »
Boris Cyrulnick, psychanalyste
« Comme l’aborigène et l’internaute, Jean-Noël László travaille en réseaux, toujours avec d’autres créateurs : articulations, correspondances et structures arborescentes. »
Jean-Louis Marcos, journaliste
« La création peut être un jeu, et le jeu, une chose très sérieuse. Et puisque Jean-Noël László prend l’acte créatif au sérieux, il en joue. »
Corine Girieud, historienne et critique d’art
Musiques
Les titres choisis par Jean-Noël László écoutés dans notre podcast sont :
Vuelvo al Sur de Gotan Project
Pastafari de Robert Wyatt, extrait du ComicOpera
On entend aussi l’introduction musicale de la chanson La lettre de Renan Luce
Musique de générique : J’ai dit non, d’Alex Pardossi, extrait de l’album « L’â(r)me du vainqueur » (2012)